10 Janvier 2024
Justine Triet, réalisatrice d'Anatomie d'une chute, embrasse ses deux Golden Globes / crédit : Mario Anzuoni - Reuters
Derrière le - très - surcoté Oppenheimer, la sensation de la soirée des Golden Globes se nomme Anatomie d'une chute. Déjà récompensé par la Palme d'Or à Cannes, le film de Justine Triet repart avec deux statuettes, à égalité donc avec le blockbuster Barbie, le superbe Winter Break et Pauvres créatures (sortie française le 17 janvier, ndlr).
Un drame plébiscité face à des mastodontes d'Hollywood
Nommé dans quatre catégories, le film - qui raconte l'enquête autour de la mort d'un père de famille, dont la femme est rapidement accusée - remporte le prix du Meilleur film dans une langue étrangère mais aussi celui du Meilleur scénario. Une récompense pleinement méritée pour Justine Triet et Arthur Harari (vu en 2023 dans l'excellent Le Procès Goldman, ndlr) qui se payent le luxe de coiffer au poteau Greta Gerwig, Martin Scorsese ou encore Christopher Nolan.
Anatomie d'une chute aura cependant vu filer les Golden Gobes du Meilleur film et de la Meilleure actrice dans un drame, pour lequel Sandra Hüller était citée. Cocasserie, l'actrice allemande, qui porte merveilleusement le film, apparait également dans La Zone d'intérêt, qui était en concurrence avec Anatomie d'une chute dans la catégorie Meilleur film en langue étrangère.
Et maintenant, les Oscars ?
En septembre dernier, le choix du CNC de ne pas désigner le film de Justine Triet comme représentant de la France aux Oscars avait fait coulé beaucoup d'encre. Si certains y avaient vu une revanche de l'Etat suite au discours véhément de la réalisatrice contre l'injuste réforme des retraites, la véritable raison se trouverait plutôt dans le fait que le film est majoritairement en anglais. Une particularité qui déroule cependant en grand le tapis rouge de la plus prestigieuse cérémonie de récompenses américaine.
Comme cela a été le cas pour les Golden Globes, le thriller judiciaire pourrait donc se retrouver nommé à plusieurs reprises et, je lui souhaite, repartir avec son lot de prix.
En attendant, souhaitons bonne chance à La Passion de Dodin Bouffant de Tran Anh Hung, choisi par le CNC et qui vaut le coup d'œil. Malgré un scénario plutôt simple, le réalisateur franco-vietnamien nous entraîne avec passion et envie dans cette aventure culinaire. Le film est notamment portée par Juliette Binoche, bien connue du cinéma hollywoodien, elle qui a été lauréate, en 1997, de l'Oscar de la Meilleure actrice dans un second rôle pour Le Patient anglais.
Déjà un beau succès à l'international
Avec plus d'1,5 millions d'entrées à travers le monde (et 1,3 millions en France, ndlr), Anatomie d'une chute fait partie des films qui réussissent le mieux au box-office international, hors blockbusters. Les deux Golden Globes, et toutes les statuettes qui devraient suivre, ne sont donc qu'une juste récompense du talent de Justine Triet.
De celui du casting du film aussi, Sandra Hüller en tête. Mais le chouchou outre-Atlantique se nomme Swann Arlaud, des vidéos de l'acteur faisant le bonheur des internautes et dépassant le million de vues. Dans son discours de remerciement, Justine Triet n'a pas manqué de saluer "the sexiest lawyer of the french Alps".
De mon côté, je suis certain qu'une partie de ce succès est à chercher dans la performance de Messi, le border collie interprète de Snoop, le chien guide de Daniel (Milo Machado-Graner, ndlr). Au-delà de sa beauté, le chien n'a rien à envier au jeu de ses partenaires et l'on ne peut qu'applaudir le travail de Laura Martin, coach animalière et maîtresse de Messi. Ce n'est pas pour rien si celui-ci a obtenu en mai dernier la Palm Dog, très sérieuse récompense du meilleur canidé remise en parallèle du Festival de Cannes.
Terminons en rappelant qu'après sa Palme d'Or, Anatomie d'une chute rentre un peu plus dans l'histoire du cinéma en réalisant un doublé inédit pour un film français depuis la création des Golden Globes en 1944. La France est fière, on vous dit !
Antoine Rogissard
Un acteur accusé de viol sur un autre tournage Nous apprenions hier que celui qui prête ses traits au personnage de Samuel - et dont je ne citerai pas le nom par respect pour la victime - était accusé de viol par un machiniste travaillant sur sa dernière réalisation. Les faits se seraient produits dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, dans le cadre d'une soirée à l'appartement du metteur en scène. Ce dernier a ensuite était mis à l'écart du plateau mais a tout de même pu aller au bout de son film. Quant au machiniste, il a immédiatement quitté le tournage et a depuis porté plainte. Je lui apporte tout mon soutien. On te croit ! AR |